[Communiqué de presse] Installation d'une conciergerie privée au sein de l'Hôpital Public

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L’installation d’une conciergerie privée à but lucratif, au sein de différents établissements du groupement Hospitalier de Territoire Orne-Perche-Saosnois, interroge l’Union santé Départementale CGT. Durant la période estivale, la société Happytal s’est implantée sur le CHICAM. À Sées, son arrivée est prévue courant septembre…Des réflexions sont d’ores-et-déjà menées à l’hôpital de l’Aigle et au Centre psychothérapeutique de l’Orne…

Sous couvert de donner le change, Happytal vous propose des séances de massage, réflexologie, esthétique, coiffure… par le biais de prestataires. Mais, l’activité principale de cette société repose sur l’optimisation des chambres individuelles. Happytal démarche au pied du lit, le patient vulnérable et fragilisé par son hospitalisation, ou par téléphone quand une hospitalisation est programmée pour faire signer une demande de chambre seule entraînant une facturation. Déjà, le président de la mutualité française dénonce et met en garde contre la ponction abusive de la trésorerie des mutuelles via la conciergerie Happytal.

Alors que la DREES alerte sur la situation de près de 3 millions de personnes qui ne sont pas couvertes par des complémentaires santés, sans compter les personnes couvertes par des complémentaires qui ne sont pas conventionnées avec les hôpitaux, le démarchage par Happytal viendra renforcer les inégalités jusque dans les services de soins hospitaliers. Au final qui paiera : l’usager, mais pas que…

Pour réaliser uniquement cette prestation de démarchage, l’hôpital public versera à HAPPYTAL entreprise privée, une part proche de 30% du prix de la chambre par jour. Pour couronner le tout l’HOPITAL public offrira aux patients une carte cadeau à dépenser dans le service de conciergerie privée.

Nous rappelons que le tarif « chambre particulière » s’applique à l’usager qui en fait expressément la demande. En conséquence, un patient qui séjourne dans une chambre particulière sans l’avoir exigée (ou dont l’état de santé, justifié par une prescription, nécessite qu’il soit seul) n’a pas à s’acquitter de cette prestation. Aucune majoration de tarif ne peut être appliquée au patient qui sera hospitalisé dans une chambre particulière faute d’autres places dans l’unité de soins concernée.

Quelles garanties de sécurité dans un monde où les hôpitaux sont de plus en plus souvent victimes de piratages informatiques et qu’il est connu que les failles proviennent, bien souvent, des prestataires de services ?

Les établissements de santé, déjà en fragilité financière, ne s’engagent-ils pas avec un prestataire extérieur dans une activité de conciergerie qu’ils pourraient exercer eux-mêmes ? Comment un directeur d’établissement, garant de la protection des données nominatives, autorise les accès à un intervenant extérieur à des données personnelles alors qu’au préalable les patients n’ont pas été consultés ? Qu’en est-il du droit à la confidentialité ?

Conservons notre bien commun, l'hôpital public, plutôt que de le vendre à des spécialistes privés de la finance, en mal de rentabilité.