Réduction de lit au CH de L'AIGLE

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Réduction de lits au CH de l’Aigle : Le « quoi qu'il en coûte » du président Macron a un prix et l'hôpital public paie lourdement l'addition

Le personnel s'est mobilisé en 2008, puis en 2015 pour maintenir toutes les activités au sein du Centre Hospitalier de l’Aigle. La dernière mobilisation largement soutenue par la population avec une manifestation regroupant 5 000 manifestants dans les rues de l’Aigle et une pétition récoltant 20 000 signatures a fait reculer l'agence régionale de santé quant à son projet.

Apparemment Monsieur Deroche, directeur de l'Agence Régionale de Santé de Normandie, ressert le couvert avec une nouvelle injonction qui vise à réduire l'aspect capacitaire en nombre de lits, passant ainsi les services de chirurgie de 19 lits à 15 et de 17 lits à 7 en gynécologie obstétrique.

Notre direction défend ce raisonnement en argumentant sur l'aspect du taux d'occupation, de rentabilité financière et inscrit cette démarche dans le projet de réhabilitation de notre établissement. La CGT s’oppose depuis toujours à ces propos statisticiens, digne de « tableur excel », qui va à l’encontre de l’HUMAIN et mènent notre système de santé dans le mur.

Comme quoi la crise sanitaire de la COVID-19 n'a pas changé l'idéologie et la politique de santé nationale du gouvernement Macron. L'hôpital public débordé par l'affluence de patients n'a pas servi de leçon à nos dirigeants. Ceux-ci préfèrent continuer de fermer les lits au lieu de mener une véritable politique attractive et de reconnaissance envers les professionnels de la santé afin de mener à bien notre mission de santé publique et répondre aux réels besoins des patients et des résidents. L'hôpital souffre du manque de personnel et d’un sous-financement, ce qui aggravent la dégradation des conditions de travail, la fatigue (auto-remplacement, heures supplémentaires) et non du nombre de patients dans les lits.

En réalité, l’agence régionale de santé n’emploie plus le terme de « centre de périnatalité » mais fait un chantage pour atteindre son objectif. Il faut accepter la réduction de lits et le bassin Aiglon bénéficiera de l’autorisation pour réhabiliter son l’hôpital. On change d’assiette mais la recette reste la même.

Pour la CGT, cette orientation ne va pas vers le développement de l'offre de prises en charge que l'on doit à la population. En effet, le dictât du Ministère de la Santé via l’Agence Régionale de Santé conditionne d’emblée la restructuration de notre établissement sans tenir compte de nouvelles activités nécessaires pour éviter des trajets, de la fatigue aux patients et/ou résidents.

Ce dont la population a besoin aujourd’hui, c’est de personnels formés en nombre et d’un système de santé accessible à tous. Au lieu de continuer à fermer des lits (entre 2017 et 2022 : 21000 lits supprimés), le ministre de la Santé doit ouvrir des négociations sur la base des revendications des personnels pour faire face aux enjeux qui sont posés.

L’hôpital a une responsabilité quant à sa mission de santé publique avec son plateau technique mais a aussi un impact sur le développement industriel et économique sur le bassin Aiglon. Nous avons un rôle attractif pour l’implantation de nouvelles entreprises.

Sans perdre nos bonnes habitudes, nous allons informer les premiers intéressés qui sont le personnel, la population et les élus sur ce plan de réduction capacitaire du CH de l’Aigle porté par le gouvernement via l’agence Régionale de Normandie. La France est un pays riche, un seul exemple le président projette une dépense de 413 milliards de dépenses militaire sur 6 ans (hausse de 40%) et il n’y aurait pas d’argent pour les services publics et les retraites ?