Mais que se passe-t-il à l’hôpital de l’Aigle ?

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Avec les différentes réformes que subit l’hôpital public les directions évoluent mais rien ne change et nous nous retrouvons avec des managers gestionnaires qui excellent dans la communication pour masquer le manque de financement et qui s’abstiennent bien de dire à la population le fond des projets, le chantage et la politique de l’ARS.

Ce qui est communiqué dans la presse et ne se fera pas :

La construction d’un bâtiment neuf de Médecine, Chirurgie et obstétrique avec son plateau technique (bloc, radio…).

Ce qui n’est pas dit dans la presse, mais qui se passe.

Pour espérer obtenir un hôpital neuf, il fallait accepter :

  1. La baisse du capacitaire avec la fermeture de lits et ainsi le passage à 7 lits en maternité (autant dire un centre de périnatalité) et 15 lits en chirurgie. On demande aux chirurgiens d’augmenter l’activité et on réduit la capacité d’accueil !!! Et quel gynécologue demain à l’Aigle avec un tel projet de service pour notre Maternité ?

La CGT dénonce et conteste cette orientation imposée par l’Agence Régionale de Santé et le  devenir de notre hôpital.

  1. Une direction commune avec Alençon, SEES, CPO, pour mieux négocier auprès des banques. Là encore, une fausse solution à un vrai problème.

FINALEMENT

  1. L’Agence Régionale de Santé refuse la construction d’un hôpital neuf.

  2. L’Agence Régionale de Santé impose un cadrage budgétaire avec une enveloppe de 36 millions et une autorisation d’un emprunt de 8 millions, soit un total de 44 millions pour réhabiliter l’hôpital. Ce qui est insuffisant et il manque toujours 8 millions à démarcher auprès  des banques.

Depuis 2005, la CGT a soutenu et défendu les projets immobiliers successifs présentés pour accueillir correctement la population du bassin AIGLON et a dénoncé à chaque fois l’origine du fait qu’ils n’aboutissent pas : le manque de financement.

Depuis 2017, en remettant les plans immobiliers et de financement (ci-dessous), la CGT a sans cesse porté à la connaissance de chaque directeur successif de notre hôpital le projet immobilier élaboré avec l’administrateur ministériel et le personnel.

L’hôpital public manque de moyens

Le Plan de financement de la sécurité sociale 2024 est actuellement en débat à l’assemblée et devrait surement, une fois de plus, passer à coup de 49.3. Le gouvernement annonce la couleur directement: Réaliser 3,5 milliards d’économie sur les dépenses de santé, sur notre santé.

Avec un Objectif National des Dépenses d’Assurance Maladie (ONDAM) qui va augmenter seulement  de 3.2% (budget militaire +7.2%) le gouvernement va continuer à tarir le financement d’un système hospitalier à l’agonie et d’EHPAD publics dont 85% étaient en déficit en 2022.

Même la Fédération Hospitalière de France (FHF) estime qu’il faudrait 3 Milliards de plus pour boucler le budget 2023 des hôpitaux publics. Et pour faire face aux besoins en 2024, il faudrait 5 milliards de plus !

Le devenir du Home Moulinois : La fermeture annoncée pour 2024.

Il y a 10 ans, le personnel du Home Moulinois se mobilisait, avec les résidents, leur famille et la CGT, pour maintenir une structure à taille humaine à Moulins  la Marche. La CGT a défendu et porté un projet intégrant la responsabilité économique du service public et la répartition de l’offre de soins de proximité sur le territoire. Celui-ci proposait le transfert de 14 lits de l’EHPAD « l’Aiglontine » à l’Aigle vers Moulins, équilibrant ainsi les ratios personnel/résident, l’humanisation de l’Aiglontine, l’installation d’un 2ème ascenseur, de l’accueil temporaire...

Aujourd’hui, la direction remet le couvert avec les mêmes prétextes qu’en 2013, la sécurité, l’impossibilité de faire des travaux. Celle-ci a présenté aux instances un projet immobilier pour le médicosocial avec la fermeture du Home moulinois pour construire avec un bailleur social une GROSSE EHPAD et ne pas dire une « USINE à personnes âgées » sur le terrain de foot. Cette présentation ne porte que sur l’aspect financier, rien sur le personnel et les effectifs. Il  semblerait être le projet prioritaire.

La CGT dit NON à la fermeture du Home Moulinois et prône un projet immobilier réhabilitant l’EHPAD avec une capacité d’accueil de 60 résidents.

Conséquences de la Direction commune avec celle du Groupement Hospitalier de Territoire :

Nous avions écrit dans un précédent tract « bonnet blanc et blanc bonnet » nos craintes sur la confusion d’une direction commune et celle du Groupement Hospitalier de Territoire (GHT) ORNE PERCHE SAOSNOIS. Un directeur commun sans contre-pouvoir,  qui est juge et partie dans les décisions.

Deux exemples sur la méthodologie : la propagation imposées cet été, aux directions déléguées dans les établissements dépendant de la direction commune, d’Happytal, Hublot et peut-être demain « steeple ».

Comité Médical d’Etablissement (CME) et Conseil de Surveillance.

Démission du président de la CME, à la suite de problèmes relationnels avec le directeur, suivi de celle du président adjoint. 

Dans la foulée les médecins ont démissionnés aussi  du Directoire.

Comment un directeur peut  gérer un établissement quand il y a rupture avec  des médecins ?

Les instances (F3SCT, Comité Médical d’Etablissement, Comité Social d’Etablissement, Conseil de Surveillance) se sont tenues ces derniers jours.

Une constatation s’impose sur la question du respect des instances et des élus du personnel.

En effet, il s’avère qu’à ce jour, les représentants du personnel se retrouvent devant des faits accomplis, des décisions déjà actées et imposées aux directions déléguées. La Direction ne demande plus un avis mais un consentement à sa méthode.

Happytal

En sous-traitant à une entreprise privée à but lucratif la démarche de la facturation des chambres individuelles et faire porter ainsi aux patients le manque de financement des hôpitaux, en les mettant encore plus à contribution. L’objectif de la Direction est d’obtenir la facturation de 90% des chambres individuelles et donc de passer de 50 000€ de recettes à 500 000€.

Par quel miracle ?

Si une gestion des chambres individuelles doit être affinée, le personnel hospitalier est parfaitement capable d’assurer cette tâche. Cette « conciergerie privée » n’a qu’un but : FAIRE PAYER LES MALADES « avec le sourire en plus » (leur slogan commercial) et les complémentaires santés hors de toute déontologie médicale. (Combien va empocher HAPPYTAL ?).  

Pour la CGT les couleuvres sont un peu grosses à avaler, surtout que cette société a fait l’objet de surveillance d’organe de contrôles tel que la direction de la répression des fraudes (DGCCRF). La CGT n’est seule à s’inquiéter de cette implantation, des députés et autres élus politique s’interroge fortement sur cette délégation de mission de service publique.

Politique Ressource Humaine de Monsieur Mazin

Création de postes de directeur adjoint, à contrario, suppression de postes en CDD, notamment chez les administratifs qui sont au contact des patients, Surpression de poste IDE, 0.40ETP en service SSR lors de la réouverture des 29 lits.

Y aurait-il une révision des postes avant de présenter le tableau des emplois en novembre?

Santé au travail,

Y aurait-il trop de social, trop de postes aménagés  à l’hôpital de l’Aigle? Apparemment, le nouveau médecin du travail reprend les dossiers des collègues dépendant de la Cellule de Maintien Dans l’Emploi.

Toujours Santé au travail, la direction a proposé en CSE un avenant au GHT excluant notre hôpital du système mutualisé du GHT, la  CGT a voté contre.

Bien que la CGT soit défavorable à la mise en place des Groupement Hospitalier de Territoire (GHT), nous souhaitons que le personnel puisse bénéficier d’un réel suivi médical. Comme dit le proverbe « Ce sont toujours les cordonniers qui sont les plus chaussés ».

Comité Sociale d’Etablissement : Questions diverses CGT

La prime “pouvoir d’achats”: la direction annonce qu’elle sera versée avant décembre mais ne peut pas dire quel mois.

Paiement du 1er mai 2022 dans la cadre du respect du code general de la fonction publique 2022 qui prévoyait le doublement de la rémuneration des agents travaillant ce jour: la direction va contacter son conseil juridique pour nous apporter une réponse.  Pour la CGT, nous demandons le respect et l’application de la législation en vigueur en 2022. 

Caisse de Retraite (CNRACL) : La cgt a alerté sur les 12 millions d’euros d’impayés cumulés envers notre caisse de retraite CNRACL, et que son conseil d’administration a acté de mettre au contentieux notre hôpital, ce qui va forcement engendrer des coûts.

Si dénoncer le manque de financement des hôpitaux, la mise à mal de notre caisse de retraite, la politique de soins imposée par l’Agence Régionale de Santé, c’est faire de la politique. Alors OUI, la CGT fait de la politique. Par contre, si la direction se défend de faire de la politique; elle applique bel et bien celle du gouvernement via l’ARS qui vise a réduire toujours plus les moyens mis à disposition pour nos missions de santé publique.